Jour de grêle au carrefour des temps sauvages, tandis que les oies flottent au-delà des anathèmes.
Le tonnerre a dispersé les cendres de l’azur.
Je me suis abrité sous l’aile des miracles pour t’entendre songer.
Tu m’as soupçonné de patienter plus longtemps que j’en étais capable,
Et c’est en pierre gothique que j’ai laissé passer les rubans
Enlaçant l’éternité de leurs bras indulgents.
Une escadrille d’anatidés de jade
A longé la route céleste des porteurs d’eau maudite.
J’ai compté une à une les promesses de l’averse.
Tu t’es agenouillée au pied d’une stèle vierge
Et tu as proclamé des mots si vifs qu’ils semblaient creuser mon âme.
Un arbre rongé jusqu’à l’os a montré la moelle du temps
Au boquillon tétanisé par l’épopée de la cigale
Racontant, de sa voix rouillée, la genèse des silences.
J’ai relu dans la flaque le reflet de demain.
Tu as embrassé le cimetière de ton regard de licorne
Et tes yeux bien trop flous pour être de ce monde
Se sont dissous dans l’espace séparant la perception du rêve.
Une prairie d’hommes pauvres s’est avancée vers la falaise.
Ils se sont obligés à chuter au-delà des évidences.
Je n’ai jamais cru qu’en ton souvenir
Balayant les présents de leurs incertitudes.
Ton poème a gravé l’étendard du levant
Et les livres du vent m’enseignent ton absence
A mesure que s’enflent les voiles qui me portent
Vers ton recommencement…