Les pierres de sommeil

Publié le par @rbre

Sur les chemins sans ordre,
Là où l'iguane perd sa langue à retrouver la rosée,
Là où le serpent s'empresse de se lover contre le cactus
De peur d'être mordu par le ciel,
Là où la poussière ressemble à ce petit quelque chose de l'âme,

Sur les chemins de l'abandon,
Là où le troglodyte à nuque rousse a laissé son chant dans le sillage étroit
D'une comète cosmophage,
Là où les éclats de lune sont si beaux
Que les créatures les plus pures sont mortes de trop les contempler,
Là où la plaie explore les carrefours du sel,

Sur les chemins démunis par la destinée,
Là où le prophète ne se risque pas à graver son silence,
Là où le chacal s'immole après avoir croisé l'idée de l'homme,
Là où le scarabée découvre le goût de dieu et s'en détourne,

Sur les chemins orientés par le vent de la rose,
Là où l'exil n'existe pas tant l'axe s'oxyde dans la syntaxe de l'extinction,
Là où les chenilles deviennent l'unique lien vivace entre l'espace et la désincarnation,
Là où le soir pénètre dans l'ogive du monde et s'étend au-delà du désarroi,

Sur les chemins aux horizons déchirés,
Là où l'eau est moins bonne que le mirage,
Là où le mirage résume ce qu'est la mort,
Là où la mort ébrèche l'écorce de la terre pour qu'émerge le lac de la damnation,

Sur les chemins aux gouvernails improbables,
Là où les empreintes s'épouvantent au rythme de l'immensité de soi,
Là où le scorpion darde son ombre devant le paradoxe des rêves aliénés,
Là où le vautour cesse d'arrondir son appétit volage
A la pensée immédiate de sa carcasse en devenir,

J'ai atteint le Nord de ta peau...
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