Lumières et Papillons
Dans ma salle de quarter,
Il manque la seule queue de billard qui tenait encore la route,
Il n'y a plus de balles de ping-pong,
Mais il reste la radio
Dont le volume peut être poussé jusqu'à l'extrême limite de la douleur auriculaire,
Tandis que le sens saturé par le son s'étale dans le crâne
Aussi sanguinolamment que de la bave de vampire
Sur un plastron ouvragé par d'écumeuses mains.
Dans ma salle de quartier,
Il y a des jeunes qui s'interrogent
Sur le sort des jeunes fréquentant les salles de quartier,
A mesure que les secondes peinent à se transmuer en minutes,
Et que les minutes meurent avant la dernière heure
Sonnant l'extinction des feux d'une détresse urbaine
Qui, pourtant, ne se civilise qu'à coups de désespoir...